Droit de retrait : comment ça marche ?

Publié le 20 mars 2020 à 10h43 - Mis à jour le 21 mars 2020 à 10h03

Version imprimable de cet article

Malgré la menace du coronavirus, des employeurs comme Renault, certains de ses fournisseurs ou sous-traitants, n’hésitent pas à envoyer travailler leurs salariés. Si vous estimez que votre santé est en danger, voici quelques indications pour vous permettre d’exercer votre droit de retrait.


Lorsqu’un salarié manifeste le souhait d’exercer son droit de retrait, il doit immédiatement prévenir son employeur de la situation de travail dangereuse pour lui et/ou les autres employés. Il doit indiquer ses raisons. Dans le même temps, il est conseillé d’informer un représentant du personnel (CSE, Délégué ou représentant syndical...) qui peut lui-même exercer son droit d’alerte.

Mais le salarié n’a pas besoin de l’autorisation de son employeur pour user de son droit de retrait. Autrement dit, l’accord de son responsable n’est pas nécessaire.

La notification du droit de retrait peut se faire par tous les moyens, mais il est préférable de le faire par écrit :

  • À l’oral (avec un témoin)
  • À l’écrit (par mail ou courrier papier, SMS, etc.).

En cas de contentieux, le salarié peut apporter la preuve de sa demande lorsque la consignation est écrite.

Dès lors que le salarié fait usage de son droit de retrait, l’employeur ne peut pas l’obliger à reprendre le travail si le danger n’est pas écarté.

Conséquences du droit de retrait pour le salarié

Si l’existence d’un danger grave et imminent est avérée, l’employeur ne peut pas sanctionner un salarié qui exerce son droit de retrait. Le Code du travail (article L4131-3) prohibe toute sanction disciplinaire pour le simple fait d’avoir usé de manière légitime de son droit de retrait.

De la même façon, aucune retenue sur salaire ne peut être prise à l’encontre d’un salarié qui s’est retiré d’une situation de travail dont il a un motif raisonnable de penser qu’elle le met en danger. Le salarié perçoit donc l’intégralité de son salaire pendant toute la période où il exerce son droit de retrait, comme s’il n’avait pas interrompu sa période de travail.

Courrier type

Voici un modèle de courrier permettant d’exercer son droit de retrait dans le cas du COVID-19. Ce courrier est évidemment à adapter à votre situation. il peut-être envoyé par mail, sms, lettre recommandée...

Pour toute question contacter-nous.

Madame, Monsieur (nom du supérieur-e hiérarchique),

Copie (représentant du personnel)

Je vous alerte ce jour, estimant avoir un motif raisonnable de penser que ma situation de travail représente un danger grave et imminent pour ma santé et ma vie en raison du virus Covid-19, en raison du risque sanitaire qu’il représente et de l’anxiété liée à l’exposition à ce risque.

En effet, je ne souhaite pas prendre le risque de (décrire la fonction assurée ou la mission que le supérieur hiérarchique demande d’exécuter), qui me semblent en contradiction avec les consignes transmises par la direction générale de Renault le 15/03/2020.

De plus, pour effectuer cette mission, ma hiérarchie ne me fournit aucune protection : ni masque, ni gants, ni gel HA, ce qui a pour conséquence de me priver d’une protection contre la contraction du covid-19, ou la protection des autres salariés si j’étais en phase de contamination.

De plus, les outils de travail/véhicule d’essai/tablettes/PC/matériel informatique/commandes numériques (décrire l’outil ou le véhicule concerné) dont je me sers pour effectuer mon travail, n’a pas été désinfecté tel que l’exige la procédure COVID-19 Consignes générales de nettoyage.

Je demande à me servir d’un PC portable pour télétravailler en toute sécurité de mon domicile et conformément aux demandes de confinement adressées par le gouvernement, comme les autres salariés.

Par conséquent, je fais usage de mon droit de retrait.

Nom et Prénom

Date


 


Une réaction, un commentaire ?


sudrenault.org - SUD Renault 2016 - Tous droits réservés pour les textes et les images - plan du site