Un conseil d’administration sous influence

Le conseil d’administration de Renault est composé de 19 membres :
- 1 président (Carlos Ghosn)
- 10 administrateurs « indépendants » élus par l’assemblée générale des actionnaires
- 2 administrateurs élus sur proposition de Nissan
- 2 administrateurs représentants et désignés par l’État français
- 3 administrateurs élus par les salariés (CFE/CGC, FO et CGT)
- 1 administrateur représentant les actionnaires salariés (CFDT)

Principaux rôles du conseil d’administration :
- Il détermine, sur proposition du PDG, la stratégie de la Société
- Il détermine la rémunération du PDG, le renouvellement du mandat du PDG (Ghosn en 2010 et 2014)
- Il propose au vote des actionnaires les administrateurs considérés comme indépendants, prépare et convoque l’Assemblée générale des actionnaires et en fixe l’ordre du jour.

Une chambre d’enregistrement aux mains de Ghosn et de ses amis

• Au conseil administration de Renault, les représentants des salariés sont ultra-minoritaires. Celui-ci est dominé par des grands patrons.

• Il n’y a aucun représentant d’associations (automobilistes, usagers des transports, collectivités locales, environnement…) pourtant concernés par les choix stratégiques d’un constructeur comme Renault.

• Le conseil d’administration ne rend des comptes qu’aux actionnaires, qui perçoivent chaque année en retour de plus en plus de dividendes, et pas aux salariés.

• Grâce notamment au filtrage des candidatures proposées au vote de l’assemblée des actionnaires, le Conseil n’est qu’une chambre d’enregistrement qui conforte le pouvoir de son PDG tout puissant.

Des administrateurs « indépendants »... presque tous PDG

• Marc Ladreit de Lacharrière (9) : PDG de Fimalac (holding financière et immobilière qui comprend Fitch Ratings, 3ème agence de notation financière mondiale), administrateur du Groupe Casino, du groupe Lucien Barrière et… milliardaire (722ème fortune mondiale selon Forbes)

• Alain Belda (2) : ex-PDG d’Alcoa (multinationale productrice d’aluminium), Directeur exécutif de Warburg Pincus (États-Unis), administrateur d’IBM et de plusieurs sociétés brésiliennes : Restoque, Oméga Energia Renovavel SA, Banco Indusval & Partners, GPS Serviços, Pet Center Marginal !

• Thierry Desmarest (4) : ex-PDG de Total, administrateur de Total SA et d’Air Liquide

• Franck Riboud (14) : ex-PDG de Danone, Président du Conseil d’administration de Danone, administrateur de Bagley Latinoamerica (Espagne) et de Rolex SA (Suisse)

• Patrick Thomas (18) : ex-PDG d’Hermès, administrateur de plusieurs filiales d’Hermès, membre du Conseil de surveillance des champagnes Perrier

• Pascale Sourisse (17) : Présidente de Thalès International et Europe, administratrice de Vinci et d’Areva

• Olivia Qiu (6) : ex-Directrice générale d’Alcatel-Lucent Shanghai Bell (Chine), administratrice de Saint-Gobain

• Philippe Lagayette (11) : administrateur de Kering (ex Pinault-Printemps-Redoute) et de Fimalac

• Chérie Blair (3) : épouse de l’ex 1er ministre Tony Blair. Dirige un cabinet d’avocat connu pour défendre le régime dictatorial des Maldives. A scandalisé en touchant de l’argent pour des conférences caritatives.

• Dominique De La Garanderie (10) : avocate au barreau de Paris, membre du Comité d’éthique entrepreneuriale du MEDEF et du Haut Comité du Gouvernement d’Entreprise AFEP-MEDEF

Ces administrateurs sont tout sauf indépendants. Ils représentent une seule classe sociale, le grand patronat, qui défend ses propres intérêts au Conseil d’Administration.

Pour se remercier, ces grands patrons s’offrent mutuellement des postes d’administrateurs (Ghosn a été longtemps administrateur d’Alcoa, la société de Belda qui siège… au CA de Renault).

Commentaires

1- 14 hommes se partagent l’oseille avec seulement 5 femmes !? , 26 septembre 2016, 10:30, par gou.N

14 hommes, 5 femmes ... y’a pas que la classe des patrons qui est représentée, y’a aussi que la classe des hommes.

Mesdames, ne devenez jamais patronne, c’est le meilleur moyen de ne pas tomber dans les travers de la machocratie.