Nouvelle convention collective de la Métallurgie

Publié le 24 juin 2022 à 13h59 - Mis à jour le 8 février 2024 à 11h18

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Une nouvelle convention collective entrera en vigueur le 1er janvier 2024 dans les entreprises de la Métallurgie en France qui comptent 1,4 millions de salariés. Elle remet en cause la plupart des accords qui s’appliquent chez Renault.


Une nouvelle et unique Convention Collective Nationale de la Métallurgie (CCNM) a été signée le 7 février 2022 par le syndicat patronal UIMM et les fédérations syndicales CFE/CGC, CFDT et FO de la Métallurgie.

Cette nouvelle convention va définir un nouveau cadre social à Renault. Les thèmes abordés dans le nouveau dispositif conventionnel sont la classification, le temps de travail, la santé et les conditions de travail, les relations individuelles de travail, l’emploi, la formation, le protection sociale, la rémunération, le dialogue social.

Une nouvelle méthode de classification

Le changement fondamental concerne les classifications. Un nouveau système de cotation et de classement des emplois doit être mis en place au sein de toutes les entités du groupe Renault en France relevant de la métallurgie. Il entrera en vigueur au 1er janvier 2024.

Une réunion de lancement du projet s’est tenue le 9 juin 2022 avec un certain nombre d’acteurs : écoles Métiers, fonction RH et représentants des organisations syndicales centrales. L’ensemble du groupe utilisera une méthodologie identique. Des « ateliers » sont lancés afin de réaliser les cotations des emplois du Groupe selon un « référentiel d’analyse ».
 

Critères Complexité de l’activité Connaissances Autonomie Contribution Encadrement-Coopération Communication
Degré 10 Conception de programmes-projets-stratégies visant à anticiper des évolutions de l’environnement pour l’ensemble de l’organisation L’emploi nécessite la création de connaissances qui font référence L’emploi nécessite de définir des orientations stratégiques et les moyens associés avec validation par les résultats L’emploi engage la pérennité de l’organisation-entité économique Direction-coordination de la totalité de l’organisation L’emploi nécessite la mobilisation d’acteurs décisionnaires clés
Degré 9 Elaboration de systèmes-modèles couvrant plusieurs domaines professionnels ou une expertise avancée dans l’un d’eux L’emploi nécessite des connaissances hautement spécialisées dans une discipline L’emploi requiert de définir des orientations liées à l’organisation générale avec optimisation des moyens et validation par les résultats L’emploi engage la performance à long terme de l’organisation-entité économique Direction-coordination sur un sous-ensemble de l’organisation L’emploi nécessite négociations complexes et représentation en lien avec les enjeux stratégiques
Degré 8 Elaboration de processus majeurs dans un ou plusieurs domaines professionnels L’emploi nécessite des connaissances spécialisées dans une discipline ou des connaissances approfondies dans plusieurs disciplines L’emploi requiert de déterminer des orientations et l’adaptation des moyens alloués avec validation par les résultats L’emploi engage le développement d’un sous-ensemble de l’organisation-entité économique Encadrement hiérarchique d’encadrants hiérarchiques et-ou coordination d’un ensemble de ressources-moyens L’emploi nécessite négociations et représentation avec des acteurs majeurs et diversifiés
Degré 7 Analyses et études nécessitant la combinaison d’un ensemble de techniques ou une spécialisation dans l’une d’elles L’emploi nécessite des connaissances approfondies dans une discipline ou des connaissances générales dans plusieurs disciplines L’emploi requiert de déterminer des méthodes-procédés-moyens avec validation sur demande L’emploi engage la performance d’un sous-ensemble de l’organisation-entité économique Encadrement hiérarchique d’équipes de travail et-ou coordination d’un sous-ensemble de ressources-moyens L’emploi nécessite la recherche de l’adhésion-du compromis dans un contexte d’intérêts différents-divergents avec enjeux significatifs
Degré 6 Analyses destinées à définir et mettre en œuvre des processus nécessitant la mobilisation de méthodes ou de techniques diversifiées L’emploi nécessite des connaissances approfondies dans une partie d’une discipline L’emploi requiert de déterminer des solutions, d’optimiser des méthodes et moyens avec validation à l’initiative d’un tiers L’emploi engage la transformation et la performance d’un service ou d’un département Encadrement hiérarchique d’une équipe de travail incluant l’appréciation individuelle et-ou coordination d’activités diversifiées L’emploi nécessite coopération et partenariat avec des représentants d’autres entités
Degré 5 Réalisation d’activités avec choix et mise en œuvre de méthodes-outils répertoriés, réalisation de diagnostics destinés à anticiper-résoudre les difficultés L’emploi nécessite des connaissances générales dans une partie d’une discipline L’emploi requiert de modifier des solutions partiellement identifiées avec validation à l’initiative d’un tiers L’emploi implique des décisions dont les effets se produisent sur un service ou un département Animation-répartition-appui- supervision-coordination des activités ou transmission collective de savoirs et de pratiques L’emploi nécessite de parvenir à des constats-décisions partagés-concertés avec des interlocuteurs à impliquer
Degré 4 Réalisation d’activités diversifiées, appréciation et traitement de difficultés variées, mise en œuvre de modes opératoires répertoriés à adapter L’emploi nécessite des connaissances professionnelles théoriques et pratiques L’emploi requiert d’adapter des solutions identifiées sous contrôle ponctuel L’emploi implique des actions déterminantes produisant des effets sur différentes équipes de travail Appui technique-organisationnel collectif ou transmission individuelle de savoirs et de pratiques L’emploi nécessite communication démonstrative, argumentation
Degré 3 Réalisation d’activités similaires, identification des anomalies, mise en œuvre de modes opératoires répertoriés L’emploi nécessite des connaissances professionnelles essentiellement pratiques L’emploi requiert de sélectionner des solutions identifiées sous contrôle fréquent L’emploi a un effet sur des emplois de nature différente au sein de l’équipe de travail Appui technique-organisationnel individuel L’emploi nécessite l’ajustement des réponses en fonction des interlocuteurs
Degré 2 Réalisation de tâches simples et diverses, identification des anomalies en apportant les premiers éléments de compréhension L’emploi nécessite des connaissances élémentaires L’emploi requiert d’appliquer des solutions identifiées sous contrôle fréquent L’emploi a un effet sur des emplois de nature identique ou similaire Partage d’expériences-connaissances et-ou coopération régulière L’emploi nécessite questionnement, dialogue et reformulation avec des interlocuteurs de l’environnement immédiat
Degré 1 Réalisation de tâches simples et répétitives, signalement des anomalies L’emploi nécessite des connaissances minimales L’emploi requiert d’exécuter des tâches simples prédéfinies sous contrôle permanent L’emploi a un effet circonscrit à ses activités Coopération ponctuelle L’emploi nécessite la compréhension des consignes et des échanges simples

 

Pour chaque critère, l’emploi est positionné sur le degré d’exigence le plus approchant. La somme des degrés permet l’obtention de la cotation.

À chaque classe d’emplois correspond un salaire minimum hiérarchique (SMH) [1].

Les salariés en forfait jour entrent dans la colonne SMH+30%. Le reste des salariés Renault sont concernés par la colonne SMH, sauf ceux qui éventuellement auraient signé une convention individuelle de forfait annuel en heures.
 

Cotations Groupe d’emplois Classe d’emploi  SMH  SMH +15% (forfait
annuel en heures) [2]
SMH +30% (forfait annuel
en heures et forfait jour) [2]
6 à 9 A 1 19 420 € 22 333 € 25 246 €
10 à 12 2 19 700 € 22 655 € 25 610 €
13 à 15 B 3 20 300 € 23 345 € 26 390 €
16 à 18 4 21 200 € 24 380 € 27 560 €
19 à 21 C 5 22 300 € 25 645 € 28 990 €
22 à 24 6 23 500 € 27 025 € 30 550 €
25 à 27 D 7 24 400 € 28 060 € 31 720 €
28 à 30 8 26 400 € 30 360 € 34 320 €
31 à 33 E 9 28 400 € 32 660 € 36 920 €
34 à 36 10 31 400 € 36 110 € 40 820 €
37 à 39 F emplois
cadres
11 32 500 € 37 375 € 42 250 €
40 à 42 12 34 300 € 39 445 € 44 590 €
43 à 45 G 13 37 400 € 43 010 € 48 620 €
46 à 48 14 41 000 € 47 150 € 53 300 €
49 à 51 H 15 44 000 € 50 600 € 57 200 €
52 à 54 16 49 000 € 56 350 € 63 700 €
55 à 57 I 17 56 000 € 64 400 € 72 800 €
58 à 60 18 64 500 € 74 175 € 83 850 €

 

Alors que la classification était auparavant en lien avec les qualifications du salarié, elle sera désormais attachée à l’emploi tenu dans un poste de travail. En cas de risque économique, un salarié pourrait ainsi voir la classification qu’il avait précédemment diminuer suite à un changement d’emploi dans l’entreprise. Avec cette nouvelle classification, les diplômes, les qualifications et l’expérience des salariés ne seront plus reconnus.
 

Télécharger la nouvelle Convention collective nationale de la métallurgie
Évolution du Dispositif Conventionnel (EDC), le nouveau dispositif de classification des emplois

 

Notes

[1TITRE X. REMUNERATION (extraits de la nouvelle convention collective Métallurgie)

Chapitre 1. Salaires minima hiérarchiques

Il est instauré au niveau national, au profit des salariés de la branche de la métallurgie, un barème unique de salaires minima hiérarchiques au sens de l’article L. 2253-1, 1° du Code du travail.

Les salaires minima hiérarchiques correspondent à une garantie minimale conventionnelle de salaire au-dessous de laquelle le salarié ne peut pas être rémunéré.

Le barème applicable à partir du 1er janvier 2024 figure en annexe 6 de la présente convention.

[2Article 139. Application des salaires minima hiérarchiques

Les salaires minima hiérarchiques sont adaptés à l’horaire de travail effectif auquel est soumis le salarié.

En conséquence, ils supportent, le cas échéant, les majorations légales ou conventionnelles pour heures supplémentaires ou pour rémunération forfaitaire.
Ils sont réduits, au prorata, en cas d’entrée ou de départ du salarié en cours d’année, et en cas de suspension du contrat de travail, pour quelque cause que ce soit, non assimilée à un temps de travail effectif.

Enfin, ils sont adaptés, au prorata, en cas de modification, en cours d’année, de la fonction du salarié entraînant un changement du classement applicable à la nouvelle fonction.

Pour le salarié soumis à une convention de forfait en heures sur l’année incluant la journée de solidarité prévue par l’article L. 3133-7 du Code du travail, les montants des salaires minima hiérarchiques indiqués pour la durée légale du travail sont majorés de :

  • 15 % pour le salarié soumis à une convention de forfait en heures sur l’année pour un horaire hebdomadaire moyen correspondant à la durée légale du travail de 35 heures majorée de 10 % au plus ;
  • 30 % pour le salarié soumis à une convention de forfait en heures sur l’année pour un horaire hebdomadaire moyen correspondant à la durée légale du travail de 35 heures majorée de 20 % au plus.

Pour le salarié soumis à une convention de forfait en jours sur l’année incluant la journée de solidarité prévue par l’article L. 3133-7 du Code du travail, les montants des salaires minima hiérarchiques indiqués pour la durée légale du travail sont majorés de 30 %. Les salaires minima hiérarchiques ainsi majorés sont adaptés en fonction du nombre de jours ou de demi-jours de travail effectif prévu par le contrat de travail lorsque ce nombre est inférieur au volume du forfait équivalent au temps complet applicable dans l’entreprise.

Les signataires de la présente convention estiment qu’une ancienneté de six années est une condition du plein exercice, par les débutants, des emplois du groupe F. En conséquence, sans préjudice des alinéas précédents, afin de valoriser la prise progressive d’autonomie et de responsabilité, le barème unique est adapté donnant lieu à l’application de montants spécifiques de salaires minima hiérarchiques durant ces six années. Ces montants sont majorés de :

  • 4 % après deux ans d’ancienneté au sein de la même entreprise ;
  • 8 % après quatre ans d’ancienneté au sein de la même entreprise.
    Après six ans d’ancienneté au sein de la même entreprise, le salarié se voit appliquer les montants du barème unique des salaires minima hiérarchiques, indiqués pour la durée du travail applicable, tel que défini dans l’annexe 6 de la présente convention.

 

Commentaires


  • On se fait tous bien avoir, compétences pas reconnu, cotations basses, plus d’augmentation pour ceux qui étaient au mini de la convention, et augmentation au bon vouloir du patronné plus d’évolution automatiques de cadres de part leur anciennetés...dans un suel objectif augmenter les résultats pour ceux qui en profite.
    Une solution des NAO encore plus musclé qu’avant pou ru moins rattrape l’inflations sinon pourvoir d’achat en baisse...la branche de la métallurgie perdre de son attractivité, le résultat va être préjudiciable aux salariés sur le long terme et tous cela acceptés par certains syndicats, j’ai du mal à comprendre !


    • Tu te fait bouffer ou tu as profiter du système sans compétence tout es question de point de vu non à l usine j ai vu plein de bille incompétente gracement payer contre des personne qui ont le niveau voir plus exploite sous regime de regle incompréhensible car ne recompense pas tes diplomes ou expériences avant usine si grâce à cette réforme ces lacunes sont palier cela me va apres dans tous les cas tu ne peu gagner moins donc ton salaire actuel te sera tjrs assurer à toi de faire valoir tes compétences



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