Mobilisons-nous pour le climat, ça urge !

Publié le 19 septembre 2019 à 11h02 - Mis à jour le 22 décembre 2019 à 9h23

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SUD appelle les salariés du Technocentre à faire grève le 20 septembre et à participer à la marche pour le climat (appel couvrant tout ou partie de la journée)


 
Les jeunes qui ont organisé des grèves pour le climat dans les collèges, lycées et universités du monde entier appellent vendredi 20 septembre à une journée de grève intergénérationnelle pour exiger des mesures ambitieuses de lutte contre le dérèglement climatique, ainsi qu’à des actions les jours suivants.


SUD appelle les salariés du Technocentre à faire grève le 20 septembre et à participer à la marche pour le climat (appel couvrant tout ou partie de la journée).

Le doute n’est plus permis : ça chauffe

Chaque nouveau rapport du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat - https://www.ipcc.ch/) se révèle plus alarmant que le précédent en même temps qu’il se fait plus précis. Chaque résultat présenté est exprimé par un degré de confiance qualitatif (de très faible à très élevé). Ce degré de certitude s’accroit de rapport en rapport.

Le dernier rapport spécial du GIEC (Global Warming of 1.5 ºC - https://www.ipcc.ch/sr15/), approuvé en octobre 2018 par 195 Etats, présente les effets d’un réchauffement climatique de 1,5°C ou 2°C au-dessus des niveaux préindustriels.
Il y est écrit que « les activités humaines ont provoqué un réchauffement planétaire d’environ 1,0 °C au-dessus des niveaux préindustriels, avec une valeur probable comprise entre 0,8 °C et 1,2 °C. Il est probable que le réchauffement climatique atteigne 1,5 °C entre 2030 et 2052 s’il continue d’augmenter au rythme actuel. (degré de confiance élevé) »

Pour limiter le réchauffement au-dessous de 1,5°C, il faudrait diminuer les émissions nettes d’environ 45 % d’ici 2030 et atteindre 0 % en 2050. A noter que, même en supposant la mise en œuvre intégrale des mesures déterminées au niveau national soumises par les pays dans le cadre de l’Accord de Paris, les émissions nettes augmenteraient par rapport à 2010, entraînant un réchauffement d’environ 3°C d’ici 2100 !

Les effets recensés dans le rapport du GIEC donnent le vertige et pourraient s’avérer irréversibles avec 2°C de hausse. La plupart d’entre eux sont déjà visibles comme l’augmentation des extrêmes de précipitations, à la fois des événements de fortes pluies et de sécheresse.

Selon le GIEC, « pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C, il faudrait des transitions rapides et profondes dans les domaines de l’énergie, des sols, des villes et des infrastructures (y compris les transports et les bâtiments), et des systèmes industriels (degré de confiance élevé). »

Les rapports du GIEC sont publiés après un long processus de relecture. Ils sont adoptés en séance plénière du GIEC lorsque le document fait l’unanimité parmi les scientifiques et les représentants gouvernementaux des différents États membres du GIEC (la quasi-totalité des pays du monde). Les résultats présentés sont donc le résultat d’un consensus. On ne peut donc taxer ses auteurs de catastrophistes.


Samedi 21 septembre : SUD appelle à participer aux manifestations pour l’urgence sociale et climatique à Paris

Alors pourquoi on ne bouge pas ?

Alors que nous avons tous, collectivement, intérêt à lutter contre le changement climatique, force est de constater que les réponses apportées - par les Etats, les entreprises ou les individus (ceux des pays riches surtout !) – ne sont pas à la hauteur des enjeux, en dépit du bon sens. Pourquoi cette inaction ?

Le système capitaliste, adossé aux sacro-saints dogmes de la croissance et de la concurrence, système aujourd’hui planétaire, a une lourde responsabilité dans la sur-exploitation des ressources et la sur-consommation, avec les conséquences que l’on sait.

Mais il est aussi utile de connaitre, pour mieux s’en affranchir, certains raisonnements qui amènent à prendre de façon rationnelle des décisions déraisonnables. Illustration avec le « dilemme du prisonnier ».

Dilemme du prisonnier (Albert W. Tucker, 1950)

Deux suspects sont arrêtés par la police. Mais les agents n’ont pas assez de preuves pour les inculper, donc ils les interrogent séparément en leur faisant la même offre :

  • Si tu dénonces ton complice et qu’il ne te dénonce pas, tu seras liberé et l’autre aura 10 ans de prison.
  • Si tu le dénonces et lui aussi, vous écoperez tous les deux de 5 ans de prison.
  • Si personne ne se dénonce, vous aurez tous deux 6 mois de prison.

Chacun des prisonniers réfléchit de son côté en considérant les réactions possibles de son complice :

  • S’il me dénonce : 1) Si je me tais, je ferai 10 ans de prison. 2) Mais si je le dénonce, je ne ferai que 5 ans.
  • S’il ne me dénonce pas : 1) Si je me tais, je ferai 6 mois de prison. 2) Mais si je le dénonce, je serai libre.
  • Quel que soit son choix, j’ai donc intérêt à le dénoncer.

Si chacun des complices fait ce raisonnement, les deux vont se dénoncer mutuellement, ce choix étant le plus rationnel. Ils écoperont dès lors de 5 ans de prison chacun. Or, s’ils étaient tous deux restés silencieux, ils n’auraient écopé que de 6 mois chacun.

Ainsi, lorsque chacun (individu, entreprise, pays…) poursuit son intérêt individuel, le résultat obtenu est moins favorable que s’il y avait eu coopération.

Le dilemme du prisonnier fournit un cadre pour penser les situations où plusieurs acteurs ont un intérêt à coopérer, mais un intérêt encore plus fort à ne pas le faire si l’autre le fait, et aucun moyen de contraindre l’autre.

Il s’illustre tout à fait avec le retrait des Etats-Unis de l’accord sur le Climat, retrait censé favoriser l’économie des USA qui ont intérêt à ce que les autres pays réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre. Il en va de même avec Bolsonaro au Brésil et la destruction de la forêt amazonienne.

A une toute autre échelle, la nôtre (celle des habitants des pays riches), le dilemme s’exprime dans les mêmes termes : nous avons intérêt pour préserver notre confort à perpétuer le système actuel en maintenant des habitudes de consommation voraces tout en regardant les autres adopter des comportements plus vertueux par choix ou par nécessité. Mauvais calcul…

BOUGEONS-NOUS, BOUGEONS CE SYSTEME !


Mardi 24 septembre :
En grève pour la défense de nos retraites
Manifestation à 14h Place de la République à Paris
L’appel à la grève couvre toute la journée. RDV à 13h devant les locaux syndicaux (Bâtiment Logistique porte 1).
Covoiturage possible. Ecrire à sud.tcr@orange.fr

 

Télécharger le tract du 19 septembre 2019

 


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