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Regroupement des Ingénieries Renault/Ampere : de grands absents
Publié le 1er décembre 2025 à 11h24 - Mis à jour le 1er décembre 2025 à 16h41
Le regroupement des Ingénieries Produit fait l’objet d’une information/consultation des CSE. Si ce retour en arrière est positif, l’absence de bilan sur le découpage Renault/Ampere et de prise en compte de l’environnement, la poursuite des réductions d’emploi et des délocalisations posent problème.
Le projet d’« évolution des organisations de l’Ingénierie produit » a été présenté jeudi 27 novembre 2025 aux membres du CSE Renault IDF par Cédric Combemorel (Directeur adjoint Ingénierie) et Cécile Baldy-Devaux (Manager RH Ingénierie).
Cette réorganisation consiste principalement à regrouper les ingénieries d’Ampere sas, Ampere Software et de Renault qui avaient été scindées par Luca De Meo en 2023. Ce retour en arrière est la conséquence de l’échec d’Ampere. SUD a toujours dénoncé ce découpage (voir CSE du 2 décembre : SUD vote contre le projet Ampere). Le regroupement des Ingénieries Ampere et Renault est donc une bonne chose. Mais la direction ne fait aucun bilan de cet échec. Dans un déni de la réalité, le regroupement des ingénieries d’Ampere et de Renault n’est même pas cité dans les « raisons du projet » ni dans le reste de la présentation faite au CSE.
Autres grands absents de cette réorganisation parmi les « défis » et les priorités recensés par la direction : l’environnement, la réindustrialisation et l’emploi.
L’environnement a en effet complètement disparu des préoccupations de la direction. Il n’est pas cité une seule fois dans le projet de réorganisation qui s’inscrit à l’inverse dans le renoncement à l’objectif d’une gamme « 100% électrique en 2030 » fixé par Luca De Meo en janvier 2022. Certes, l’électrification du parc automobile ne répond pas en soi au défi environnemental (celle-ci aurait pour conséquence une explosion des besoins en énergie électrique et une ruée minière). La solution aux problèmes du réchauffement et de la pollution ne peut pas être uniquement technologique, si elle ne s’accompagne pas par une sobriété visant à réduire la consommation d’énergie et de matières premières. Mais l’environnement a cette fois-ci complètement disparu des priorités de la direction.
La réindustrialisation est aussi loin des préoccupations de la nouvelle direction de l’Ingénierie qui ne jure que par la réduction des coûts basé sur un « modèle international d’Ingénierie mondiale ». ACDC (Advanced China Development Centre), le centre d’Ingénierie de Renault en Chine est maintenu. Le développement des dérivés de la nouvelle Twingo reste en Chine en partenariat avec la société chinoise Launch Design. Cédric Combemorel a affirmé qu’aucun développement de nouveau véhicule n’était pour l’instant prévu en Chine. L’avenir nous le dira. Cela n’empêche pas Renault de faire de plus en plus appel à des fournisseurs chinois pour réduire ses coûts au détriment des sites de fournisseurs en France qui ferment les uns après les autres.
L’emploi est en baisse. La direction a beau annoncer que « renforcer notre capital humain » est des « 4 piliers de la transformation ». Dans la réalité, elle a bloqué fin juillet les embauches prévues dans l’Accord de transformation des compétences de l’Ingénierie signé… le 17 juillet 2025 ! Il est juste prévu « des recrutements ciblés dans les métiers techniques et tertiaires afin de répondre aux besoins en compétences critiques du Groupe », c’est-à-dire des embauches au compte-goutte au point que la direction a refusé d’en donner le nombre.
La nouvelle Ingénierie regroupée comptera 5591 personnes au 1er janvier 2026, date de la mise en oeuvre de la nouvelle organisation. Mais combien en restera-t-il en fin d’année suite aux départs en Dispense d’Activité et dans la Rupture Conventionnelle Collective ? La direction refuse là aussi de donner des chiffres.
Encore une réorganisation !
La nouvelle organisation de l’Ingénierie acte un découpage Projet/Métiers et le retour des Bleus/Jaunes mis en place en 2012 par Jean-Michel Billig [1], mais dans un schéma inverse : les « Bleus » piloteront les Projets et les « Jaunes » les Métiers, enfin sur le temps qui leur reste puisque les « Jaunes » seront aussi les principales ressources du développement des projets.
Si l’Ingénierie des Véhicules Utilitaires (VU) s’intègre davantage à l’Ingénierie Produit, l’Ingénierie Process reste toujours indépendante dans cette nouvelle organisation. Quant à l’Ingénierie des RTx, elle devrait plus ou moins adapter localement le schéma d’organisation de l’Ingénierie Produit France.
La réintégration des Ingénierie d’Ampere sas et d’Ampere Software dans Renault se fera par étape. Les salariés d’Ampere restent dans un premier temps sous contrat Ampere. A partir du 1er janvier 2026, des salariés avec des contrats Renault et Ampere seront amenés à travailler au sein de mêmes équipes et sous une même ligne hiérarchique. Le développement de la nouvelle plate-forme multi-énergie Electrique/Hybride, par exemple, serait sous la responsabilité d’une équipe composée de salariés Renault et Ampere.
La prime d’intéressement locale restera différenciée et calculée à partir des « performances » 2025 d’Ampere sas, Ampere ST et Renault. Pour la suite, la direction annonce un autre projet intitulé « Ampere 2.0 » au 1er trimestre 2026. Mais ses intentions sont encore très floues. S’agira-t-il de statuer sur l’avenir juridique d’Ampere sas et d’Ampere Software & Technology ? Que deviennent les salariés qui ont été transférés de force en 2023 et en 2025 dans ces filiales ? Va-t-on assister à une énième réorganisation ?
Le CSE va se réunir une nouvelle fois jeudi 4 décembre 2025 pour une nouvelle séance d’information. Celle-ci se conclura par un vote sur le projet de réorganisation de l’Ingénierie Produit.
Si on ne peut que se réjouir du regroupement des Ingénieries Renault et Ampere et saluer un effort dans la méthode d’élaboration de ce projet (avec en amont plus de dialogue social et de participation des salariés de l’Ingénierie, à travers 8 groupes de travail chargés de faire des « recommandations » sur cette réorganisation), il faut hélas déplorer l’absence de bilan sur le découpage de l’Ingénierie et de prise en compte de la sauvegarde de notre environnement à la hauteur des nécessités actuelles. Ce projet s’inscrit dans la poursuite des délocalisations et des externalisations qui réduisent toujours davantage le nombre d’emplois et concourent à la désindustrialisation. SUD continuera à batailler sur ces sujets prioritaires.
Notes
[1] Jean-Michel Billig a aussi été l’initiateur de l’« entreprise étendue » qui a accéléré l’externalisation de l’Ingénierie Renault à coup de « workpackage » et de « partenariat ». Il a aussi introduit le « job grading » des Cadres. Mr Billig est resté seulement 2 ans chez Renault de 2012 à 2014. Mais sa politique a perduré et continue toujours à faire son oeuvre.




