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Anatomie d’un culte du chef
Publié le 10 octobre 2025 à 8h30 - Mis à jour le 10 octobre 2025 à 8h42
Présenté comme un film réalisé par des journalistes indépendants, « Anatomie d’un come-back » est une ode à Luca de Meo. La série de quatre épisodes diffusée sur Amazon Prime Video a été payée par Renault et imaginée par son ancien DG, selon le média en ligne « L’informé ».
Une auto-promotion à 2 millions d’euros
Présenté comme un film réalisé par des journalistes indépendants, « Anatomie d’un come-back » est en fait un objet de communication, selon le média en ligne « L’informé ». Imaginé par son ancien DG et payé par le constructeur.
La série de quatre épisodes de 40 minutes, diffusée sur Amazon Prime Video depuis le 13 décembre 2024, est une ode à Luca de Meo, l’ancien directeur général du constructeur automobile désormais à la tête de Kering. Il a été entièrement financé par Renault pour un montant avoisinant les 2 millions d’euros.
« Ce doc est une demande expresse formulée à la direction de la communication du groupe, mais tellement à sa gloire que, en interne, on était beaucoup à trouver ça gênant », assure un salarié comme de nombreuses sources internes. Dans la foulée de sa sortie, plusieurs équipes ont même organisé des visionnages au bureau pour s’en amuser.
Mais, neuf mois plus tard, et après le départ du directeur général pour le groupe de luxe Kering, l’épisode laisse un goût amer. « Il a utilisé l’argent de Renault pour financer un documentaire à sa gloire personnelle, a posteriori ça semble insensé », avance un ex-dirigeant de la société, évoquant le « culte de la personnalité » imposé par l’ancien directeur général.
Évidemment, les échecs imputables au grand patron sont passés sous silence : l’arrêt en mars 2024 de la production à l’usine historique de Flins (Yvelines), l’abandon du projet d’introduction en Bourse d’Ampere (la filiale dédiée à la voiture électrique et au logiciel, qui devait atteindre 10 milliards d’euros de valorisation) ou encore les relations orageuses avec le partenaire japonais Nissan…
« Imaginez un peu : c’est comme si on faisait un documentaire sur les Big Pharma financé par Pfizer… » déplore le patron d’une grosse boîte de production de documentaires parisienne.
